Filmer l'infilmable
Filmer l'infilmable
Titre(s) :
Filmer l'infilmable
Notes :
Dossier de 6 articles.
In : Cahiers du cinéma (Les) (808 du )
Sujet(s) :
Résumé :
Dès sa projection cannoise, qui avait laissé une majorité de la rédaction plutôt sceptique, nous savions qu'il ne fallait pas se précipiter pour émettre des jugements tranchés sur "La Zone d'intérêt", objet polarisant envers lequel beaucoup de facteurs externes viennent infléchir des prises de position radicales. Sommés de choisir entre crier à l'abjection ou à la claque, il nous semblait que notre rôle était plutôt de nous accorder le temps de la réflexion, y compris pour prendre en compte tout ce qui entourerait la sortie du film en salles. C'est cet aspect qui nous a surpris. Pas seulement les séances encore complètes au moment où nous écrivons ces lignes, presque deux mois après sa sortie, mais le volume extraordinaire de réactions et analyses suscitées. Depuis le retour dans nos pages de la rubrique "Courrier des lecteurs", jamais un film n'a fait l'objet d'une telle correspondance. Des commentateurs de tout genre décortiquent le film sur YouTube, peut-être aussi pour s'adresser à un public plus vierge qu'on ne l'imaginait en matière de représentations de la Shoah. Depuis sa projection à Cannes, le hors-champ de "La Zone d'intérêt" prend des allures de page blanche où projeter des hantises contemporaines, le discours de Jonathan Glazer aux Oscars et la controverse qui l'a suivi au sein de l'Académie hollywoodienne venant ajouter une couche de complexité à sa réception. A la question "que peut le cinéma ?", ce numéro ajoute celle de "que peut la critique ?", parce que c'est le discours critique qui a le plus pâti de ce raz-de-marée médiatique autour du film plus que véritablement face à lui. D'où notre volonté de réunir cinq critiques, dont l'avis est loin d'être unanime, et de proposer en regard de leur conversation les propos de la cinéaste Éléonore Weber, l'analyse par Arnaud Hée de la figure d'autorité qu'incarne Claude Lanzmann, et une réflexion en miroir sur "Occupied City" de Steve McQueen, qui sort ce mois-ci. Une récente rétrospective au Musée d'art et d'histoire du judaïsme donne à Élie Raufaste l'occasion de prolonger les questionnements historiques du geste de Glazer, qu'Ariel Schweitzer réinscrit à son tour dans le questionnement muséographique actuel de certains mémoriaux. Sommaire. La parole et les cris : table ronde sur "La Zone d'intérêt". Zone d'interdits : contrepoints et paradoxes lanzmanniens. Poussière et mémoire : "La Zone d'intérêt" et la muséographie contemporaine. Ethique de la perception : entretien avec Eleonore Weber. Regard décentré sur le génocide. Les traces d'une ville.
Dès sa projection cannoise, qui avait laissé une majorité de la rédaction plutôt sceptique, nous savions qu'il ne fallait pas se précipiter pour émettre des jugements tranchés sur "La Zone d'intérêt", objet polarisant envers lequel beaucoup de facteurs externes viennent infléchir des prises de position radicales. Sommés de choisir entre crier à l'abjection ou à la claque, il nous semblait que notre rôle était plutôt de nous accorder le temps de la réflexion, y compris pour prendre en compte tout ce qui entourerait la sortie du film en salles. C'est cet aspect qui nous a surpris. Pas seulement les séances encore complètes au moment où nous écrivons ces lignes, presque deux mois après sa sortie, mais le volume extraordinaire de réactions et analyses suscitées. Depuis le retour dans nos pages de la rubrique "Courrier des lecteurs", jamais un film n'a fait l'objet d'une telle correspondance. Des commentateurs de tout genre décortiquent le film sur YouTube, peut-être aussi pour s'adresser à un public plus vierge qu'on ne l'imaginait en matière de représentations de la Shoah. Depuis sa projection à Cannes, le hors-champ de "La Zone d'intérêt" prend des allures de page blanche où projeter des hantises contemporaines, le discours de Jonathan Glazer aux Oscars et la controverse qui l'a suivi au sein de l'Académie hollywoodienne venant ajouter une couche de complexité à sa réception. A la question "que peut le cinéma ?", ce numéro ajoute celle de "que peut la critique ?", parce que c'est le discours critique qui a le plus pâti de ce raz-de-marée médiatique autour du film plus que véritablement face à lui. D'où notre volonté de réunir cinq critiques, dont l'avis est loin d'être unanime, et de proposer en regard de leur conversation les propos de la cinéaste Éléonore Weber, l'analyse par Arnaud Hée de la figure d'autorité qu'incarne Claude Lanzmann, et une réflexion en miroir sur "Occupied City" de Steve McQueen, qui sort ce mois-ci. Une récente rétrospective au Musée d'art et d'histoire du judaïsme donne à Élie Raufaste l'occasion de prolonger les questionnements historiques du geste de Glazer, qu'Ariel Schweitzer réinscrit à son tour dans le questionnement muséographique actuel de certains mémoriaux. Sommaire. La parole et les cris : table ronde sur "La Zone d'intérêt". Zone d'interdits : contrepoints et paradoxes lanzmanniens. Poussière et mémoire : "La Zone d'intérêt" et la muséographie contemporaine. Ethique de la perception : entretien avec Eleonore Weber. Regard décentré sur le génocide. Les traces d'une ville.
Exemplaires
Titre | Support | Consultation | Bibliothèque | Secteur | Localisation | Cote | Disponibilité |
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